samedi 16 mai 2009

Vérifier l’information

En tant que réceptacle d’informations, le Web fourmille de rumeurs et de tentatives de manipulation. Les images de guerre en sont souvent victimes, la photographie numérique se prêtant à ce genre d’interventions. La blogosphère s’avère particulièrement exposée du fait que tout un chacun peut s’y exprimer.

Entre autres dangers comminatoires, citons : la redondance virale, autrement dit la propension d’une rumeur à se répandre telle une pollution ; les dérives idéologiques dont sont coutumiers certains blogs militants.

La vérification s’avère donc prioritaire pour le professionnel des médias désireux de s’y référer. Celle-ci doit porter sur un certain nombre de critères[1] :
  • authenticité : identifier l’auteur du blog, ses sources
  • nature du site (page personnelle ? nom de domaine ? etc.)
  • qualité (compétences mises en jeu) /pertinence
  • finalité (pour qui ? dans quel but ?)
  • rayonnement (liens vers d’autres sites, inscription dans un réseau)


Comme le souligne Alain Joannès[2], le profil de l’informateur est riche d’enseignements. Dans la blogosphère, les experts foisonnent. Ils apportent souvent des éléments fiables, mais partiels (domaine précis), voire partiaux. Le nombre d’experts qui cautionnent leurs dires est un bon critère d’évaluation de leur pertinence.

Dans les « warblogs », nous avons très fréquemment à faire à des initiés. L’information divulguée est intéressante et inédite, car ces témoins se trouvent au plus près des faits. Mais leur fiabilité n’en demeure pas moins sujette à caution.

De fait, la source a tout loisir de formuler le message à sa façon (subjectivité, manipulation). Pour la jauger au mieux, il convient donc de cerner ses motivations, l’intérêt qu’elle trouve à leur publication.

On le voit, l’évaluation est une compétence cruciale pour le journaliste. Car si les blogs sont souvent plus riches en éléments informatifs, plus originaux que les sites Web éditoriaux - se contentant de dépêches d’agences ou de commentaires d’autres sites - il est indispensable d'en évaluer la fiabilité périodiquement.



[1] selon les méthodes Cornell et Berkeley

[2] L’auteur en distingue six : l’autorité-l’expert-l’initié-l’influenceur-le vecteur manipulé-le manipulateur

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